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Rihab
1 décembre 2010

Fragments de vie -3- (La peur)

Il est 22h, à Toulouse, ville de la jeunesse, de l’insouciance, des études. Je ne me suis jamais autant amusée dans un endroit autant qu’à Toulouse. Il y avait toujours beaucoup d’activités partout. J’avais l’em

barras du choix. Ce soir-là, je rentrais particulièrement tard, j’adore la nuit mais à l’abri. A l’abri de quoi au juste ? De mes peurs, de mes craintes, de mes incertitudes ? Je ne sais pas. Les gens commençaient à s’entasser à l’arrêt de bus, mais aucun bus à l’horizon. La foule s’agitait, les uns partaient, les autres appelaient leurs proches pour venir les chercher et moi je m’inquiétais. Et si le bus n’arrive pas, qu’est-ce que je ferai ? Ah non, non, non je ne vais pas commencer à pleurer, d’ailleurs cela ne me servira à rien. Pourquoi cette situation m’arrive à moi ? Et enfin je me décide, après que l’arrêt de bus soit désert, c’est comme si j’attendais à ce qu’on me prenne par la main pour me ramener chez moi. Telle une petite fille perdue dans ce bas monde. Je décide, donc, de rentrer…en courant, j’avais peur, j’étais mal, je maudissais le bus, son conducteur, la compagnie qui s’en occupe…Bref tout le monde. Il y a des gens qui voient leur vie se défiler avant de mourir, moi j’ai vu ma vie se défiler en courant sans prendre mon souffle pendant presque trois quarts d’heure. Des images et images se suivaient, des uns et des autres, des situations que j’ai vécues, de ce que j’aurais envie de faire si je rentre saine et sauve chez moi (c’est comme si courir en pleine nuit est synonyme de désastre). Et voilà, enfin chez moi, en chair et en os, rien ne manque, rien ne m’est arrivé, personne ne m’a parlé, même pas approché. J’ai pleuré un bon coup et là je me suis posée la question, mais de quoi avais-je peur au juste ? Je n’arrivais pas à lutter contre ma peur, mes pensées se sont concentrées sur l’inconnu que je n’arrivais même pas à identifier. Je n’ai pas ouvert la porte à cette peur pour découvrir ce qu’il y avait derrière. A l’époque, je n’avais pas de maturité pour faire cet exercice. Aujourd’hui quand j’ai peur de quelque chose, je l’affronte. Je ne la contourne pas, je ne la néglige pas, mais je vais chercher au plus profond de moi-même pourquoi ai-je peur ? Car la peur est généralement subjective et est le fruit de notre imagination.
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